Jonas Staal

La pratique de Jonas Staal explore la relation entre l’art, la démocratie et la propagande. L’artiste explore la manière dont les intérêts politiques, économiques ou idéologiques façonnent nos réalités, et lance des initiatives artistiques pour défier et transformer ce pouvoir. En 2012, Staal a fondé le New World Summit afin de créer des parlements alternatifs pour et avec des personnes apatrides et des organisations politiques mises à l’index qui luttent pour leur autodétermination. Bien qu’ils soient souvent rejetés par les États-nations libéraux comme n’étant pas représentatifs ou parce qu’ils constitueraient un danger pour la démocratie, bon nombre des groupes ayant participé aux parlements et aux assemblées au fil des ans sont en fait issus de mouvements de libération anticoloniaux qui luttent pour leurs droits et leur reconnaissance, pour la redistribution des ressources et pour leur autonomie. En ce sens, le New World Summit propose une reconsidération radicalement inclusive de la démocratie. Les parlements font office de lieux de rencontre où peuvent se mener des discussions sociales et politiques que le statu quo politique marginalise ou criminalise en général. D’un point de vue artistique, le New World Summit explore les dimensions esthétiques et performatives de la démocratie en recherchant et en étudiant de nouvelles formes de représentation collective. Après avoir eu lieu dans des villes telles que Bruxelles, Kochi et Utrecht, le plus remarqué était peut-être le New World Summit – Rojava, organisé à la demande du gouvernement autonome de Rojava, dans le nord de la Syrie, qui a chargé Staal de concevoir et de construire un nouveau parlement public, en pleine guerre civile. Pour cette exposition, Staal réunit pour la première fois l’ensemble des maquettes des parlements du New World Summit, formant ainsi une « infrastructure des infrastructures ». Ensemble, elles démontrent de quelle manière Staal engage l’art dans un processus politique afin de concevoir des infrastructures géopolitiques alternatives, sur fond de régimes autoritaires émergents, d’instabilité mondiale et de changement climatique.
« Je ne veux pas faire de l’art au sein d’une prétendue démocratie. Je veux contribuer à façonner la démocratie elle-même ». Extrait de : Jonas Staal, Kunst ter verdediging van de democratie
New World Embassy — Azawad, 2016, 2016
Maquette architecturale, 46.4 × 27.5 × 72.9 cm
New World Summit — Berlin, 2012, 2012
Maquette architecturale, 90 × 17 × 90 cm
New World Summit — Leiden, 2012, 2013
Maquette architecturale, 70 × 12 × 70 cm
New World Summit — Kochi, 2013, 2013
Maquette architecturale, 90 × 30 × 90 cm
New World Summit — Brussel, 2014, 2015
Maquette architecturale, 114 × 64 × 33 cm
New World Summit — Brussels, excerpts, 2014
Vidéo, 31:32 min.
New World Summit — Brussels, 2014
17 panneaux alvéolaires blancs, chacun mesurant 140 × 124.5 × 1 cm
New World Summit — Rojava, 2015–18, 2016
Maquette architecturale, styrène, MDF, Perspex, 101.2 × 101.2 × 30 cm
New World Summit — Utrecht, 2016, 2025
Maquette architecturale, 80 × 100 × 30 cm
New World Summit — Morphologies, 2012–2016
Vidéo, 03:49 min.
New World Embassy — Kurdistan, 2023, 2025
Maquette architecturale, 75 × 75 × 34 cm
New World Embassy — Rojava, 2016, 2025
Maquette architecturale, 100 × 100 × 42 cm
Toutes les œuvres : courtesy de l'artiste